Titre : Les Passagers tome 3, Prescience
Auteur : Julia Brandon
Editeur : Des auteurs des livres
Genre : Roman, fantastique
19,99 €
Ibsn : 9782492375545
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4ème de couverture/Résumé
Les secrets les plus enfouis ne tombent jamais dans l’oubli. Ils restent dans l’ombre, tapis au fond de nous.
Mêlés à nos instincts archaïques, ils attendent patiemment la lumière.
Après avoir effacé ses souvenirs, Gustave se retrouve au cœur d’une enquête qu’il a lui-même provoquée mais qu’il ne peut désormais
plus comprendre.
Dans ce dernier volet de la trilogie Les Passagers, Julia Brandon parle de la dualité « culture contre nature ». De ce que nous
sommes et que nous maîtrisons. De ce que nous sommes et qui nous échappe.
Si nous contrôlons nos instincts, il arrive un moment où ce sont eux qui nous contrôlent. Où tout bascule.
Question de survie.
La chronique de La rédaction
Dans Prescience, troisième et dernier tome de la trilogie Les Passagers, Julia Brandon tisse un récit troublant et profondément humain, où les frontières entre le réel, le souvenir et l’impossible se brouillent subtilement. L’histoire s’ouvre sur la découverte d’un cadavre dans une forêt, un fait divers en apparence anodin jusqu’au moment où l’identité du défunt vient tout bouleverser : son ADN correspond parfaitement à celui de Gustave Drime, un professeur bien vivant. À partir de là, l’autrice entraîne son lecteur dans une spirale d’incertitude et de doutes, où l’intime devient le terrain d’une enquête vertigineuse.
Ce qui frappe dans ce roman, c’est sa capacité à conjuguer suspense et émotion. Au lieu de s’appuyer sur de l’action pure, Julia Brandon choisit d’explorer les répercussions psychologiques de cette énigme sur ses personnages. Gustave, au centre de l’intrigue, vacille face à cette révélation : a-t-il un frère jumeau dont il ignore tout, ou s’agit-il de quelque chose d’encore plus inexplicable ? Son entourage, entre soutien et soupçons, devient le miroir de ses propres questionnements. Les dialogues sont justes, les silences chargés de sens, et les failles de chacun parfaitement ciselées.
L’écriture, d’une grande finesse, évite les effets de manche et préfère l’élégance à la démonstration. Il y a une retenue dans la manière de traiter les émotions, un tact qui rend chaque scène plus poignante. Le couple que forment Gustave et Aléthée, déjà fragilisé par des deuils passés, est l’un des fils conducteurs les plus émouvants du roman. Leur douleur, leur colère, mais aussi leurs maladresses résonnent longtemps après la lecture.
Sans jamais sombrer dans le fantastique pur, Prescience joue avec la perception du réel et sème quelques graines d’étrangeté : un sac qui viendrait du futur, une bague portée par plusieurs hommes, des secrets enfouis qui résistent aux investigations. Mais ces éléments, loin de détourner l’intrigue de son ancrage émotionnel, servent à enrichir le mystère autour de l’identité. Et quand vient le moment du dénouement, Julia Brandon ne cherche pas à livrer toutes les clés. Elle préfère laisser au lecteur le soin de combler les vides, dans une fin ouverte qui interroge davantage qu’elle ne conclut.
Ce dernier tome réussit l’exploit de boucler une saga en la faisant résonner encore plus fort. C’est un roman qui parle du double, du manque, de la peur d’être remplacé ou oublié. Un roman où l’intime devient politique, où la quête de vérité est aussi une quête de soi. Prescience ne se lit pas seulement comme une enquête, mais comme une réflexion sensible sur ce qui nous définit. Et c’est précisément là qu’il trouve toute sa force.
Chronique de La rédaction