Titre : Et si Peach ne voulait pas qu’on la sauve ?
Auteur : Samantha Feitelson
Editeur : Beta publisher, collection A sexe égal
Genre : Essai, guide
10 €
Ibsn : 9782383920854
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4ème de couverture/Résumé
Tu adores les héros et héroïnes de tes films, séries ou jeux vidéo préférés ?
Mais tu t’es déjà demandé s’ils sont vraiment cools ?
Dans ce livre, on te propose de regarder plus de 30 personnages cultes autrement.
La princesse qu’on sauve (encore). Le ninja au grand cœur. Le super-héros
toujours en tête d’affiche. Est-ce qu’ils sont féministes ? Et d’ailleurs, ça veut dire quoi, être féministe ?
Pour chacun, 2 questions simples pour réfléchir, discuter ou débattre.
Un livre malin, drôle et facile à lire pour t’aider à poser les bonnes questions… sans jamais te juger !
La chronique de La rédaction
Avec Et si Peach ne voulait pas qu’on la sauve ?, Samantha Feitelson signe un ouvrage à la fois percutant, drôle et nécessaire. Sous ses allures de petit guide illustré à l’attention des plus jeunes, ce livre déploie en réalité une pensée critique profonde sur les représentations genrées dans la pop culture. À hauteur d’enfant, mais avec une maturité rare, l’autrice propose de redécouvrir nos héros et héroïnes favoris avec une autre paire de lunettes : celle du féminisme.
Derrière un titre accrocheur – qui évoque la célèbre princesse Nintendo réduite au rôle de “récompense” – se cache un projet ambitieux : celui de fournir aux nouvelles générations des clés de lecture pour comprendre comment la fiction façonne, souvent à notre insu, nos rapports au monde, à l’autre, à nous-même. Samantha Feitelson ne prétend pas tout expliquer ni tout déconstruire. Elle propose plutôt une série de “moments critiques” : de brèves fiches, incisives et accessibles, où se mêlent récit, analyse et invitation au débat.
Chaque personnage analysé – de Zelda à Elsa, de Mario à Ladybug, de James Bond à Steven Universe – devient un prétexte à questionner les rôles que l’on attribue, parfois malgré nous, aux filles et aux garçons. La structure répétitive (portrait, évaluation, justification, questions ouvertes) permet une lecture fragmentée mais fluide, et surtout participative : on se prend à discuter, à contester, à compléter les observations. C’est précisément là que réside la force du livre : dans sa capacité à provoquer des échanges, à semer des graines de réflexion dans le quotidien familial, scolaire ou personnel.
Samantha Feitelson écrit avec simplicité, sans jamais céder à la facilité. Le ton est doux, jamais condescendant, toujours respectueux de l’intelligence du jeune lecteur. Elle parvient à pointer les dérives sexistes, les stéréotypes éculés, les modèles dépassés… sans renier l’amour sincère qu’elle porte à ces œuvres. Car ce livre n’est pas une condamnation de la pop culture, mais un appel à en faire un lieu d’évolution, un espace de liberté et d’émancipation.
En filigrane, Et si Peach ne voulait pas qu’on la sauve ? interroge aussi la place des garçons dans ces récits. Car le féminisme que défend ici Samantha Feitelson ne se contente pas de défendre les figures féminines : il appelle à redéfinir les formes de masculinité, à valoriser les émotions, la coopération, l’écoute. Steven Universe, Miles Morales, Harold ou Baymax deviennent des modèles alternatifs, loin des archétypes virils traditionnels.
Au-delà de son sujet, ce guide est une réussite éditoriale : format pratique, rythme soutenu, ton moderne. Il s’inscrit dans la collection À Sexe Égal de Beta Publisher, qui multiplie les projets à visée éducative sur les questions d’égalité. Et à une époque où l’on débat (parfois violemment) de l’influence des récits sur les comportements, cet ouvrage offre une réponse sereine, constructive, et profondément humaniste.
Chronique de La rédaction