Le grand Nada de Philippe Pourxet
Genre : Littérature blanche
Prix : 5,99€ ebook / 14,90€ broché
Résumé / synopsis
Paris, à l’aube de 1925… Hubert d’Arzacq, jeune aristocrate fortuné sans idéal, évolue tel un Don Juan cynique. Marqué au fer rouge par la Grande Guerre et errant de fête en beuverie, il croise, au coin d’un bar ou autour d’une bonne table, ses amis américains, Fitzgerald ou Hemingway, échoués eux aussi à Paris. Ils sont la génération perdue, chère à Gertrude Stein : mais la précédente était-elle plus enviable ?
C’est dans ce tourbillon, et alors qu’il a perdu toute illusion sur le genre humain, qu’Hubert rencontre Aurélia, « La Monteverde », danseuse étoile à l’Opéra. Cette apparition va bouleverser sa vie à plus d’un égard… d’autant qu’elle est fiancée à son frère !
Espagne, 1937, en pleine guerre civile… Hubert a mûri, mais se trouve toujours prisonnier de ses démons. Réussira-t-il enfin à se débarrasser de ce grand rien qui semble l’habiter ?
Avis du chroniqueur sur « Le grand Nada »
Dans le Paris de l’entre deux guerres, la jeunesse tente d’oublier la guerre et ses horreurs. Oublier les morts, la faim, la peur, et surtout tout cela pour quoi au final?
Hubert est un jeune aristocrate qui a participé à cette guerre. Il a du mal à trouver sa place et à se construire dans tout cela. Il navigue de fêtes en fêtes, profite de sa fortune et jouit sans penser au lendemain en fréquentant le monde des artistes et de la culture contemporaine.
Mais aussi désabusé soit-il, il va se fixer une but: séduire Aurélia Montaverde. Seul hic: la demoiselle est fiancée à son frère.
On navigue dans l’Europe des années vingt et trente aux côtés de cet homme désabusé, cynique et provocateur mais qui cache derrière cette façade une âme noble et généreuse.
Nous découvrons un portait très lucide de cette Europe meurtrie où les séquelles de la première guerre persistent et les germes de la seconde commencent à éclore.
Hubert refuse de s’impliquer dans les luttes politiques qui secouent l’Europe des années trente, mais pourtant il est profondément lucide face aux mouvements nationalistes qui secouent l’Europe. Un enchaînement de circonstances à Paris vont le contraindre à fuir Paris et Aurélia pour s’engager aux côtés des républicains en Espagne. Encore une fois, derrière sa nonchalance habituelle, se cache un homme bon et de convictions. Beaucoup d’ailleurs voient clair dans ce personnage et savent que derrière la façade de dandy désabusé il y a un homme profondément bon et humain.
J’ai beaucoup aimé cette lecture qui nous fait croiser de nombreuses figures emblématiques du monde littéraire dont la génération perdue: Hemingway, Fitzgerald au moment de la publication Gastby le magnifique (j’ai adoré ce livre!), Saint Exupéry, Malraux et tant d’autres.
On s’attache à ce personnage tout en contradiction qui traverse la vie sans vraiment vouloir s’y impliquer mais qui finit toujours par profondément marquer ceux qui le croisent.
Le tout est porté par une très belle plume, qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Un beau coup de cœur pour ce livre
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