Titre : Le Diable portait un uniforme
Auteur : Gwenn GWAZ
Editeur : Editions Nombre7
Genre : Récit
24,90 €
Ibsn : 979-10-427-1088-0
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4ème de couverture / Résumé
Quinze ans, c’est le temps qu’a duré le calvaire de Gwenn sous le joug de cet homme. Des humiliations aux viols et violences diverses, de la séquestration à l’isolement, comment survivre et avancer ? Comment garder espoir lorsque même la justice lui refuse le statut de victime, que des magistrats lui font comprendre qu’elle mérite peut-être son sort ? Il faut dire que son tortionnaire est officier militaire, un modèle d’honneur et de droiture… et les pressions sont fortes pour préserver la face de l’armée. Ce récit, où rien n’est faux à l’exception des noms des protagonistes, pourrait être dramatique. Pourtant, il est mené avec beaucoup de distance, d’amertume, voire d’autodérision. Le patriarcat et la phallocratie ont décidément de beaux jours devant eux. La France, pays des droits de l’Homme (et de la femme), dites-vous ?
La chronique de Lilreader
Il s’agit du récit poignant et cru du calvaire vécu par la rédactrice et ses deux petites filles. La narration est enlevée, haletante, et l’humour vient souvent atténuer, voire relativiser ce qu’elle a vécu de glauque, ce qui rend ainsi supportable l’horreur. Gwenn sait demeurer pudique. Elle sait aussi user de l’ironie, voire de la dérision pour brocarder des institutions défaillantes (l’armée, le clergé, la justice) dont la narratrice, malgré quelques passages où pointe une juste colère, reconnaît qu’elles sont manifestement manipulées par son bourreau. Toutefois, cela n’excuse pas tout à fait leur complaisance, voire leur complicité implicite à l’égard du criminel. Les dialogues sont enlevés, parfois croustillants, et ils mettent en jeu ses pré-adolescentes, les grandes oubliées par les magistrats dans ce drame qui oppose les adultes. À noter que l’histoire ne suit pas un ordre chronologique, mais ce choix permet de mieux rattacher chacun des nombreux comportements et sévices du tortionnaire au fonctionnement de la perversion narcissique. Par ailleurs, on vit, avec la mère, l’alternance de l’espoir et de ses désillusions… Jusqu’au dénouement, c’est-à-dire à un énième classement sans suite de ses plaintes pour maltraitances et viols, assorti du refus des juges de lui octroyer le divorce ! Un livre glaçant qui a l’énorme mérite de mettre à jour la stratégie des pervers narcissiques pour anéantir leurs victimes.
Chronique de Lilreader
