La presse littéraire en voie de disparition

Selon un récent article du Washington Post, l’agence Associated Press (AP) met fin à la syndication de critiques littéraires à partir du 31 août 2025, invoquant un manque de lectorat et des coûts de production jugés insoutenables.

Résultat : une bonne part des journaux locaux perdent un pilier essentiel de leur ligne éditoriale — les comptes rendus littéraires — remplacés par des formats plus populaires comme les profils d’auteurs ou les vidéos virales de BookTok.

Des chiffres alarmants en France

En parallèle, l’industrie française de l’édition imprimée suit une courbe descendante. Depuis 2020, le secteur du livre, de la presse et des magazines a connu une contraction de 8,1 % par an, d’après un rapport d’IBISWorld. Le marché de la presse écrite devrait, quant à lui, passer de 3,5 milliards d’euros en 2023 à environ 3 milliards en 2028 — une baisse de près de 5 % par an.

Cette baisse touche particulièrement les journaux gratuits : en France, 20 Minutes a cessé sa version papier, marquant la fin du modèle de distribution gratuite dans l’espace public.

Une presse littéraire en perte de sens

Les journaux littéraires et magazines de critique sont en première ligne. Les revues littéraires indépendantes ferment les unes après les autres, souvent victimes d’un manque de financement, de l’épuisement de leurs rédacteurs ou de la raréfaction des opportunités de distribution. Ainsi, Astra Magazine, lancé en 2022, a déjà cessé sa publication la même année.

Conséquences pour la culture littéraire

Conclusion

Le paysage médiatique change. Entre déclin économique, disparition de rubriques littéraires et essor du numérique, la presse littéraire traverse une crise profonde. Mais ce n’est pas la fin de la critique : elle renaît ailleurs — dans les newsletters, les blogs, ou les podcasts culturels. Reste à croire qu’elle saura conserver sa force d’analyse et son rôle d’éclaireur.