On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset, 1834
Genre : théâtre
Prix : 3,50€ en broché, 2,99€ en e-book chez Hachette Éducation dans la collection biblio lycée
Résumé / synopsis
Deux jeunes gens intelligents, cultivés, sensibles se retrouvent après dix ans de séparation dans le giron familial où ils ont vécu ensemble leurs années d’enfance.
Tout est préparé pour fêter ces retrouvailles… Pourtant, une lutte cruelle et impitoyable va s’engager. Chacun va chercher à éprouver la vérité de l’autre, au lieu de s’abandonner aux élans de son cœur et à l’intuition de ses sens. À l’épreuve de cette vérité, les masques tombent : les notables sombrent dans le ridicule, tandis que les jeunes héros vont faire, dans le malheur, l’expérience de l’ouverture inconditionnée à l’amour. Décidément, l’amour n’est pas un sujet de comédie…
Avis du chroniqueur sur On ne badine pas avec l’amour
Du simple badinage amoureux au drame romantique
Le Baron, père du jeune Perdican, prend la décision que celui-ci devra épouser Camille, son innocente cousine. Camille, sortie du couvent, refuse de se laisser aller à un tel amour et n’accepte donc pas ce mariage malgré ses sentiments qu’elle essaie, en vain, de dissimuler. Perdican, qui souhaite ce mariage, tente de lui rappeler leur tendre enfance par des madeleines de Proust mais elle n’y porte aucun intérêt. C’est ainsi qu’il va faire la cour à la sœur de lait de Camille : Rosette. Un jeu dangereux s’installe alors entre Camille et Perdican…
J’ai pu découvrir cette pièce du XIXe siècle lors de ma première année de licence de lettres modernes et elle m’a plutôt séduite. Dans celle-ci, nous pouvons percevoir la psychologie pessimiste de Musset vis-à-vis de l’amour, devenu une torture pour lui en raison de sa rupture avec George Sand. Cela se reflète bel et bien dans cette pièce, dès le titre programmatique qui sonne comme un proverbe, un avertissement.
Comme Victor Hugo, Musset fait de sa pièce un véritable drame romantique en étant en rupture avec les règles du théâtre classique (p.ex. Phèdre, Racine). En effet, il ne va ni respecter la règle des trois unités ni celle de la bienséance et va mélanger les registres (le sublime avec le grotesque). De plus, cela se remarque par la présence de personnages fantoches et de personnages à la psychologie complexe qui sont, ainsi, proche de la réalité. Cela va donner à la pièce un véritable aspect comique et caricatural.
Malgré le fait que l’amour soit le thème central de cette pièce en trois actes, nous pouvons aussi retrouver celui de la religion. Bien écrite, cette pièce moralisatrice est courte et agréable à lire.
« On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. »
Chronique de Mathilde Dobert : Instagram.