Titre : Sébastien
Auteur : Marc Desaubliaux
Editeur : Des auteurs des livres
Genre : Roman
16 €
Ibsn : 978-1-492375-33-0
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4ème de couverture/Résumé
Il avait 15 ans, timide et solitaire, rêveur et perturbé… Il découvrait la vie et les sentiments. Il pensait aimer comme on aime un ami, naïvement, mais c’était un amour interdit. Il s’appelait Sébastien et son seul crime… fut d’aimer un garçon.
Une histoire inspirée d’un fait réel qui nous rappelle que le droit à la différence et l’acceptation de l’autre sans jugement sont des valeurs qui, aujourd’hui encore, ne trouvent pas toujours leurs places. Trop d’adolescents subissent encore le rejet des autres pour avoir juste fait un choix « différent ».
La chronique de La rédaction
Dans Sébastien, Marc Desaubliaux poursuit son exploration de l’âme humaine avec une finesse rare. Le roman, paru en 2024, s’inscrit dans la tradition du récit introspectif et psychologique, genre dans lequel l’auteur excelle depuis ses débuts littéraires. Il s’agit d’une œuvre délicate et profondément humaine, centrée sur les bouleversements de l’adolescence et la difficile construction de l’identité dans un environnement familial froid et étouffant.
Le protagoniste, Sébastien d’Ecuyles, adolescent issu d’une famille bourgeoise, vit replié sur lui-même, en proie à des émotions qu’il ne parvient ni à comprendre ni à nommer. L’absence de dialogue avec ses parents, le mépris de son père, l’indifférence de ses aînés et la pudeur résignée de sa mère créent un climat oppressant dans lequel Sébastien ne peut que se réfugier dans son monde intérieur. La rencontre de Jean-Denis, un camarade de classe plus jeune, agit comme un révélateur : admiration, trouble, désir, tendresse… ce sentiment complexe, qui n’ose pas dire son nom, devient le cœur battant du récit. L’une des grandes qualités de ce roman réside dans sa capacité à rendre palpable la confusion affective du jeune garçon. Marc Desaubliaux évite tout sensationnalisme. Il traite le sujet avec une retenue admirable, en privilégiant l’observation, la nuance, les silences. Loin d’un récit militant ou démonstratif, Sébastien est avant tout un roman d’émotion contenue, d’attentes suspendues, de gestes retenus. La psychologie du personnage principal est dessinée avec une grande précision : ses rêveries, ses contradictions, ses désirs inexprimés prennent forme à travers un style soigné, fluide, musical. L’influence de la musique dans l’univers de l’auteur se ressent jusque dans le rythme de sa prose, souvent mélancolique, toujours élégante.
Loin de se perdre dans l’introspection, le roman conserve une dynamique narrative portée par les échanges entre Sébastien et Jean-Denis, notamment lors de scènes nocturnes ou volées à la banalité des jours de classe. Ce sont de petits riens qui font tout : une main tendue, un regard, un sourire en coin.
Sébastien est aussi un roman du secret et de la pudeur. Ce que le personnage ressent est à la fois évident pour le lecteur et impensable à exprimer dans le contexte social et familial dans lequel il évolue. Le roman se déroule dans les années 1970, mais son propos conserve toute sa résonance. La douleur de ne pas pouvoir dire, la peur d’être rejeté, le désir de simplement exister aux yeux de l’autre sont des thèmes universels, traités ici avec une sincérité désarmante.
Sébastien est un roman délicat, pudique, profondément mélancolique, qui parle d’un sujet rare avec une justesse remarquable. À travers le portrait d’un adolescent solitaire, Marc Desaubliaux propose une réflexion subtile sur le désir, la différence, la solitude affective et la nécessité vitale d’être vu et compris. Un livre qui touche juste, et dont la lecture laisse un écho durable.
Chronique de La rédaction