Rachida Dati jugée pour corruption passive en septembre 2026 : ce qu’il faut savoir

Un procès très attendu pour l’ancienne ministre de la Culture

Le tribunal de Paris a fixé les dates du procès de Rachida Dati, qui se tiendra du 16 au 28 septembre 2026. L’ancienne ministre de la Culture et actuelle maire du 7e arrondissement de Paris est renvoyée devant la justice dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn. Elle devra répondre de faits présumés de corruption passive, trafic d’influence, recel d’abus de pouvoir et abus de confiance.

Cette audience interviendra quelques mois seulement après les élections municipales parisiennes de mars 2026, pour lesquelles Rachida Dati est investie par Les Républicains.

Les origines de l’affaire Carlos Ghosn

L’enquête vise la période entre 2010 et 2012, alors que Rachida Dati siégeait au Parlement européen. L’ancienne députée européenne aurait perçu 900.000 € d’honoraires, officiellement pour 900 heures de travail en tant qu’avocate auprès du groupe Renault-Nissan dirigé par Carlos Ghosn.

Si Dati assure avoir accompli une mission juridique liée à la politique d’expansion internationale du constructeur automobile, les enquêteurs soupçonnent en réalité une activité de lobbying, pratique strictement interdite pour les eurodéputés.

En novembre 2024, le Parquet national financier (PNF) a estimé que les preuves rassemblées justifiaient son renvoi devant le tribunal correctionnel, aboutissant à la décision des juges d’instruction de juillet 2025 d’ordonner son procès.

D’autres soupçons financiers autour de Rachida Dati

Ce dossier n’est pas le seul qui pèse sur Rachida Dati. En juin 2025, une enquête de Complément d’Enquête et du Nouvel Obs a révélé de possibles versements de près de 300.000 € en provenance du groupe GDF Suez lorsqu’elle était eurodéputée. Ces éléments, encore en cours de vérification, renforcent les soupçons d’une série de financements occultes.

Par ailleurs, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a ouvert récemment une enquête pour non-déclaration de bijoux et de montres de valeur. Ces omissions pourraient entraîner des sanctions lourdes : jusqu’à trois ans de prison, 45.000 € d’amende, une inéligibilité ou encore une interdiction d’exercer une fonction publique.

Une affaire au cœur de la vie politique française

La mise en examen et désormais le procès de Rachida Dati soulèvent de nombreuses questions sur la transparence de la vie politique française. Alors que l’ancienne ministre se prépare pour les municipales de 2026, cette affaire judiciaire pourrait fortement peser sur sa campagne.

L’issue de ce procès sera déterminante, tant pour son avenir politique que pour l’image de la classe dirigeante française, souvent critiquée pour son rapport complexe avec l’argent et les conflits d’intérêts.