Quelques pépites littéraires pour 2024

L’année 2024 débute et chacun scrute avec attention les grandes sorties attendues, surtout durant les deux premiers mois où se déroule depuis quelques années une seconde « rentrée littéraire » officieuse. Sur tous les sites, vous verrez fleurir des noms bien connus : Michel Bussi pour Mon cœur a déménagé, David Foenkinos avec La Vie heureuse… Nous vous proposons de creuser un peu plus, afin de dénicher d’autres pépites littéraires qui valent le détour.

Un soir d’été de Philippe Besson

1. Un beau cocorico tout de même pour Philippe Besson. Dans Un soir d’été (Julliard), il raconte un fait divers de sa propre enfance, dans les années 85, la disparition d’un adolescent sur l’île de Ré. Après les veillées festives et les amours de vacances, la fin brutale de l’innocence. Un récit intimiste et puissant, teinté de nostalgie, qui restitue avec une véracité criante la crainte, la culpabilité et la maladresse de ces jeunes gens bousculés par les évènements.

Un animal sauvage de Joël Dicker

2. Penchons-nous ensuite sur le reste de la francophonie, avec le Suisse Joël Dicker. Après le succès des polars La Vérité sur l’affaire Harry Quebert et L’Affaire Alaska Sanders, il présente (avec sa propre maison d’édition Rosie & Wolfe) L’animal sauvage, qui sortira le 27 février. Avec un atout communication assez surprenant : le mystère total. On ignore encore tout du sujet de ce roman, car qui intrigue assez pour le surveiller jusqu’à sa parution.

Une femme m’apparut de Renée Vivien

3. Dans les classiques, maintenant, cette nouvelle édition chez Payot et Rivages (préfacée par Andrea Schellino) de Une femme m’apparut. Exactement 120 ans après sa première sortie, revivez le récit autobiographique de Rénée Vivien, né de sa relation tumultueuse avec Natalie Clifford-Barney. La grande poétesse à la fois préraphaélite, parnassienne, symboliste et surtout romantique transcende ses sentiments en une « ardente faiblesse ». L’occasion aussi de voir défiler les importantes figures du monde artistique, avant-garde du féminisme, qui se côtoyèrent dans le Paris de la Belle-Époque.

On m’appelle de Demon Copperhead

4. Pour les traductions, notre choix se porte sur le prix Pulitzer 2023, qui débarquera le 31 janvier en France chez Albin Michel : On m’appelle Demon Copperhead. Dans une narration époustouflante signée Barbara Kingsolver, on suit les aventures d’un garçon pauvre (directement inspiré de David Copperfield) au cœur des Appalaches, dans les milieux ruraux des États-Unis ravagés par les stupéfiants et l’ignorance. Dickens aurait pu écrire cette fresque contemporaine, axée sur un personnage gouailleur et désespéré, qui redonne de l’humanité aux plus démunis.

The familiar de Leigh Bardugo

5. Pour l’exotisme, enfin, suivez la plume envoûtante de Leigh Bardugo dans une obscure affaire de sorcellerie prenant place dans une Madrid du passé, à l’âge d’or espagnol. L’auteure israélo-américaine, couronnée comme l’écrivaine à succès no 1 par le New York Times, est déjà bien connue pour ses sagas Grisha (adaptée sur Netflix) et Six of Crows. Elle revient avec The familiar. Entre saints hommes et alchimistes, entre vraie magie et charlatanisme, le destin d’une domestique juive poursuivie par l’Inquisition se trouvant contrainte de pactiser avec un diable pour se sortir de la misère. Il paraîtra le 9 avril en langue anglaise et en France pour la fin d’année chez Milan.

Article de Joffrey Lebourg