Après avoir fait paraître le premier tome de sa saga N.E.O. en octobre 2020 et le second en juin 2021, Michel Bussi, grand auteur à succès, nous a accordé une interview exclusive autour de sa saga évènement et ses projets futurs.
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Pouvez-vous nous raconter l’intrigue de votre saga ?
C’est l’idée d’un Paris futuriste où tous les adultes ont disparu suite à un cataclysme. Seuls les adolescents ont survécu et ont tous douze ans au moment où commence la saga. Ils doivent donc gérer le nouveau monde sans adultes et deux clans vont s’affronter dans Paris : l’un est enfermé au Louvre qui est plutôt un clan d’enfants très bien éduqués et au courant des technologies, l’autre est un clan qui habite au tipi sur la tour Eiffel et qui est plutôt composé d’enfants qui vivent dans la rue, de chasse et de cueillette. Tout un mystère règne autour du cataclysme et ce qu’il s’est passé douze ans auparavant : pourquoi eux seuls ont survécu ?
Quelles ont été vos inspirations pour poser le décor de cette saga ?
C’est une idée de roman que j’ai depuis plus de quarante ans au sujet d’une société post-apocalyptique. Nous sommes dans un thème déjà exploité avec des adolescents seuls pour gérer le monde ; « Sa Majesté des mouches » notamment a déjà posé les bases de ce genre-là. C’est un monde entier à reconstruire. Beaucoup de thèmes sont abordés : l’écologie, la démocratie, la culture, le respect de l’autre, la tolérance. C’est comme si nous confiions les clés du monde à des enfants, et que nous leur demandions ce qu’ils allaient en faire. Donc le point de départ est un récit d’aventure, mais comme beaucoup de récits de dystopies, il s’inspire des récits politiques dans le sens où cela dénonce des choses du monde d’aujourd’hui. L’idée était de faire quelque chose de différent par rapport à des dystopies qui mettent souvent en jeu des régimes totalitaires et des héros pris de liberté. Ici les enfants doivent construire un nouveau monde. Ils ne sont ni tous tout à fait mauvais, ni tout a fait bons, il y a une grande palette de caractères et ils n’ont pas à lutter contre le bien ou le mal. C’est plutôt de savoir comment ils vont construire avec les rivalités, les ambitions, les mensonges etc. C’est comme un « Game of Thrones » pour adolescents, un jeu de pouvoir et de construction plutôt que réellement un affrontement entre le bien et le mal comme dans beaucoup de dystopies. On est proche de grands récits avec beaucoup de personnages et de quêtes de pouvoir.
Vous identifiez-vous à un personnage de ce livre ?
Pas à un seul, mais vraiment à tous, car lorsque que l’on crée un monde tout entier comme cela, il y a une trentaine de personnages et il est difficile de dégager un personnage en particulier dans le sens où des personnages secondaires peuvent évoluer au travers de plusieurs tomes, avoir un rôle plus important à certains moments. Et on s’attache à toute la galerie de personnages même si les héros sont là pour assurer le lien entre les épisodes.
Pouvez-vous me citer le passage que vous préférez dans l’un des deux tomes que vous avez déjà fait paraître ?
Il y en a beaucoup mais dans le premier tome, il y a une grande bataille finale, et j’aime beaucoup ses rebondissements. Il y a des interventions inattendues qui donnent des éléments très forts. Elle se déroule dans la cour carrée du Louvre, et je ne peux plus voir cette place sans penser à cette bataille épique. Il y a quelque chose qui joue sur les décors et c’est une longue scène que j’aime beaucoup et qui j’espère, est très spectaculaire.
Avez-vous un projet en cours d’écriture ? Ou bien même une suite à cette saga ?
Oui, il y aura quatre tomes pour N.E.O. J’écris actuellement le 4e tome et le 3e devrait sortir en juin 2022. Nous avons une bande dessinée qui sort en même temps : le deuxième tome paraîtra fin octobre, et il devrait y avoir deux tomes de BD par volume de livre soit une parution tous les six mois. Et je travaille sur une série avec Studiocanal, et c’est signé, donc c’est un projet très ambitieux et c’est une franchise avec plusieurs saisons. Ce que je souhaitais avec N.E.O., en toute modestie, était de faire une série « Harry Potter » à la française même s’il n’y a pas de magie. Ce n’est pas le même univers, nous avons beaucoup d’atouts en France et il n’y a pas de sagas pour ado qui ont pour décor la France ou Paris. Harry Potter est très associé à Londres et l’univers britannique et je voulais faire pareil pour la France. Il y a donc cette idée de jouer sur les cartes des monuments de Paris et de son histoire.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
J’essaie de faire une œuvre originale, de tester plusieurs genres avec l’envie de transporter mes lecteurs dans des grands récits d’aventures policiers. Mon but est d’être orignal à chaque fois et de proposer des aventures qu’ils n’ont pas lues avant ou ailleurs. Mon travail c’est d’aller tirer des fils que l’on ne trouvera pas ailleurs, et dans cette saga il n’y a pas de magie ni de magiciens, j’ai évité cela pour proposer quelque chose d’inédit et de différent. Un des défauts de la production pour ado d’aujourd’hui, c’est qu’elle se colle à la mode, comme à une époque c’était les vampires, puis les sorciers, puis des dystopies totalitaires, etc. Ce qui est intéressant c’est essayer de montrer autre chose. C’est l’idée de me dire que les ados et même les adultes vont rentrer dans quelque chose qui n’a pas déjà été fait.
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