Maison des Écrivains et de la Littérature : la direction face aux prud’hommes

La Maison des Écrivains et de la Littérature (Mél), fermée depuis juin 2025 après une liquidation judiciaire, refait parler d’elle devant les prud’hommes. L’affaire concerne Nelly George-Picot, ancienne chargée de l’administration et de projets, qui dénonce des faits de « discrimination » et de « harcèlement » de la part de la direction.

Une institution littéraire en crise

Fondée en 1986 et installée à Paris, la Maison des Écrivains et de la Littérature avait pour mission de soutenir la création littéraire et d’organiser des rencontres entre auteurs et lecteurs. Mais derrière son rôle culturel reconnu, l’institution connaissait depuis plusieurs années des difficultés financières et des tensions internes.

La baisse progressive des subventions publiques, des arrêts maladie répétés parmi les salariés et des critiques sur une gouvernance opaque ont fragilisé la structure. En 2023, la vice-présidente Malika Wagner avait même démissionné, dénonçant une opacité budgétaire et une direction jugée verrouillée.

Une audience clé aux prud’hommes

Le 29 septembre 2025, le conseil de prud’hommes de Paris doit examiner le cas de Nelly George-Picot. Selon son avocat, Me Paul Beaussillon, sa cliente a été isolée et entravée dans ses fonctions dès la mise en place d’un comité social et économique (CSE) en 2021. Déclarée inapte en juin 2024, elle avait déjà bénéficié d’une décision de l’Inspection du travail qui relevait des faits de discrimination liés à son rôle de représentante du personnel.

Le syndicat SUD Culture, partie intervenante dans le dossier, estime qu’il s’agit d’un cas typique de « discrimination syndicale ». « Elle a été attaquée parce qu’elle a été élue et posait des questions légitimes sur l’avenir de l’association », souligne l’avocate du syndicat, Me Lucie Marius.

Une gestion contestée jusqu’au bout

La procédure illustre un malaise plus profond : celui d’une institution abandonnée par ses financeurs et minée par des pratiques managériales contestées. Si la liquidation judiciaire de la Mél mettait un terme officiel à son activité culturelle, l’audience devant les prud’hommes rappelle que la crise dépassait largement le seul cadre financier.

Le conseil devra trancher sur la demande de résiliation judiciaire du contrat de Nelly George-Picot, qui espère voir reconnue la responsabilité de ses anciens employeurs dans sa situation.