A l’occasion de la sortie de son nouveau livre « Le Grand saut », l’auteur, Loïc Veillet-Lavallée, une plume de talent à découvrir, nous a accordé un entretien exclusif.
Bonjour Monsieur Loïc Veillet-Lavallée, tout d’abord pouvez-vous vous présenter en tant qu’auteur ?
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Fasciné par le mystère de l’homme, j’ai trouvé une merveilleuse source d’inspiration et de réflexion dans la littérature, me passionnant pour les auteurs sachant décrire les tourments intérieurs de leurs personnages avec subtilité et éloquence. C’est le cas notamment de Stefan Zweig, si je ne devais en citer qu’un. J’essaie, à sa suite, de devenir un des explorateurs des recoins de l’âme humaine. J’espère un jour parvenir à égaler sa finesse dans la description de la complexité humaine qui ne cessera jamais d’exercer sur moi son attraction. Pour moi, écrire, c’est faire entendre ma voix, et faire briller la part de vérité qu’elle contient. Au cœur de mes préoccupations se trouve ce qui contribue à construire ou faire grandir l’homme, ainsi en va-t-il selon moi de l’amitié, la famille, l’amour, le voyage et l’aventure.
Quel est votre nouveau livre ?
Un récit sur le désarroi d’un homme en perdition. Or, la détresse des uns ne doit pas faire l’indifférence des autres. Ce projet de roman est donc né de ma profonde empathie pour tous les anonymes. Les muets. Ceux que l’on ne regarde pas car, aux yeux du monde, ils ne comptent pas. Je voulais me faire le porte-voix de tous ceux-là (et, pourquoi pas, leur transmettre des lueurs d’espoir). Georges est typiquement l’homme dont on n’entendra jamais parler dans le monde, ou dans les médias. Alors, qui se souciera de ses tourments ? Dans ce roman, vous aurez l’occasion de suivre pas à pas son itinéraire intérieur, et d’entendre l’écho de sa douleur. Ce livre est aussi l’histoire d’une rencontre, de la possibilité d’un nouveau départ, du triomphe de l’espoir sur la peur.
Avant le début du roman, vous dites que vos parents vous ont donné le goût d’écrire, pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai baigné dans une ambiance très littéraire toute ma vie. Mes parents ont tous deux un goût très prononcé pour la littérature et, même, un réel talent pour écrire. Ils m’ont tout de suite fait connaître et aimer les subtilités, la musicalité, la poésie de la langue française dont je me suis épris. Le goût d’écrire m’est venu par tout cet horizon qu’ils nous ont ouvert (avec mes frères et sœur) dans différents registres artistiques, et qui à chaque fois sont devenus des classiques : le chef-d’œuvre d’Edmond Rostand « Cyrano de Bergerac », les superbes chansons d’Alain Souchon et Laurent Voulzy, des films subtils comme « Et au milieu coule une rivière », des poèmes magnifiques comme ceux d’Apollinaire ou Péguy. C’est ce qui a bercé mon enfance et éveillé en moi la sensibilité qui s’épanouit à travers mes romans. Une petite anecdote, qui illustrera bien mon propos, me revient à ce sujet. Lorsque mon père est devenu grand-père, son premier réflexe a été de nous lire, ému aux larmes, le merveilleux poème de Victor Hugo, « Lorsque l’enfant paraît ». On ne peut pas rester indifférent devant une telle émotion. J’ai fini par la faire mienne.
Comment avez-vous eu l’idée de ce roman ?
Grand amateur de cinéma et de série, nous avons regardé un temps, avec mon épouse, une série juridique du nom de « The goodwife » qui se passe aux Etats-Unis. Or, il y a un épisode où le procès part d’un suicide d’un homme qui s’est jeté du haut d’un pont. Il y a par la suite des enjeux de responsabilité, que j’ai oublié tout aussitôt. Pourtant, cet acte, si fort, si tragique, m’a interpelé. Cela avait beau être une fiction, je ne pouvais pas rester indifférent. Et donc je me suis dit que ce serait le point de départ idéal d’un roman. J’ai ainsi construit mon histoire à partir de là. C’est le cœur du récit. Ensuite, je tenais à cette rencontre entre deux personnes car elle symbolise à quel point la réciprocité compte dans les relations. C’est un thème assez fréquent d’ailleurs d’imaginer un personnage légèrement bourru qui s’attendrit au contact d’une personne qu’il rencontre, donnant à sa vie un nouvel élan. Ici, je l’ai juste adapté à ma manière, essayant de lui donner de l’épaisseur.
Quel message pour les futurs lecteurs ?
L’un des messages les plus importants de ce livre est de cultiver sa vie intérieure. D’être capable d’être seul. De réussir à y prendre du plaisir. A y trouver du réconfort plutôt que de la peur. Ainsi, on est toujours bien. Et puis, il y a aussi un questionnement sur le destin. J’aime à penser que la fatalité n’existe pas, jamais. Et qu’il y a toujours une lueur d’espoir, même au cœur des détresses les plus profondes. Le plus difficile, c’est de parvenir à la voir. Ou même de la nourrir. Comme tout, je pense que c’est un entraînement. Il faut donc pratiquer cet exercice de distinguer la lumière au cœur de l’obscurité. Et ce livre est une invitation à commencer cet apprentissage.
Quels sont les passages du livre que vous préférez ?
J’aime les passages légers, comme l’enfance et la jeunesse de Georges auxquelles j’ai voulu donner cet aspect. Réussir à tenir l’équilibre entre un ton léger et un sujet grave est l’axe que je me suis fixé pour ce roman. J’aime l’échange épistolaire entre Georges et René où l’un et l’autre se dévoilent avec pudeur tout en invitant progressivement leur confident dans leur intimité. J’aime aussi la tonalité dramatique du dernier chapitre dont je vais essayer de ne pas dévoiler la teneur. En effet, ce chapitre représente un sommet vers lequel on tend tout au long du roman. Il me semble, par exemple, que la conversation entre Georges et Jean rejoint le thème central du roman et fait donc partie des meilleurs passages du livre.
Un dernier mot pour conclure cet entretien ?
Je voudrais m’adresser à mes futurs lecteurs. Si cette présentation succincte a fait écho en vous, j’espère que vous ferez, vous aussi, le grand saut. En faisant le pari de lire un auteur nouveau. Si vous franchissez le pas, j’espère que vous ne serez pas déçus. Et puis, après la lecture de ce roman, si vous avez aimé ce livre et que vous regrettez de l’avoir terminé, rassurez-vous il y en a d’autres qui attendent juste d’être rédigés. Il y a déjà une suite qui est en phase de rédaction. Et puis, les idées de roman foisonnent et se bousculent dans mon esprit, donc vous devriez avoir l’opportunité de me lire à nouveau bientôt.
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