Le Halo des ombres : Jusqu’à la fin des temps – Viviane & Céline De Clairval

Titre : Halo des ombres cycle 3 : jusqu’à la fin des temps
Auteur : Viviane et Céline De Clairval
Editeur : Pyrélion
Genre : Roman, fantastique, fantasy, romantasy
23,90 €
Ibsn : 9782900782163
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4ème de couverture/Résumé

La guerre a changé le visage du monde. Mais j’ai changé aussi. Je suis désormais investi d’un nouveau Don, une magie oubliée que personne n’aurait jamais voulu voir se réveiller. Pourtant, malgré les avertissements de mon Maître, je compte bien m’en servir pour récupérer ce qui m’a été volé. Et tandis que l’Obscur a repris les rênes du Cénacle et qu’une étrange folie gangrène le Commandeur, me voilà à l’origine d’une fusion interdite qui pourrait bien précipiter le monde vers sa fin. Et si le seul moyen d’y échapper était de pactiser avec l’Obscur lui-même ?

La chronique de La rédaction

Avec Jusqu’à la fin des temps, Viviane et Céline de Clairval signent un final d’une intensité émotionnelle et narrative rare. Après deux cycles qui avaient déjà placé la saga parmi les grandes fresques de la fantasy francophone, ce troisième acte pousse tous les curseurs encore plus loin : plus sombre, plus intime, plus politique, plus déchirant. C’est un aboutissement puissant où chaque choix narratif, chaque révélation, chaque sacrifice trouve enfin sa place.

Ce dernier tome de la saga Le Halo des ombres, s’ouvre dans la douleur : Lùthen brisé, prisonnier d’Amendil, livré aux expérimentations d’un bourreau dont la cruauté méthodique glace le sang. D’entrée de jeu, les autrices posent le ton : celui d’une descente aux enfers, d’une lutte contre l’effacement de soi, d’un combat intérieur autant que physique. Le lecteur vit cette violence, ressent cette impuissance, mais aussi la résilience fragile de Lùthen, dont la voix — entre culpabilité et lucidité — n’a jamais été aussi humaine. Au-delà de cette claustration oppressante, le roman tisse un univers plus riche et plus vaste que jamais. Les secrets longtemps enfouis — les origines de l’Obscur, la véritable nature du Tisseur de Légions, la lignée Dogmaël, les lois occultes de l’éthérax — rejaillissent enfin. Les autrices maîtrisent comme jamais l’art du dévoilement progressif : chaque pièce du puzzle dévoilée amplifie le souffle épique du récit. Le monde d’Edenfall se déploie avec une ampleur mythologique qui n’envie rien aux grandes sagas fondatrices.

Mais si la mythologie prend de l’ampleur, ce sont surtout les relations humaines qui donnent sa force au roman.
La loyauté complexe entre Lùthen et ses alliés, l’évolution inattendue de certains personnages secondaires, la vulnérabilité de figures jusque-là presque mythiques comme le Roi-Sorcier… tout respire la justesse émotionnelle. Le duo De Clairval excelle particulièrement dans les zones grises : ici, pas de manichéisme, pas de héros immaculés, seulement des êtres cabossés, faillibles, qui tentent de survivre à leurs regrets comme à leurs ennemis.

La plume, elle, n’a jamais été aussi maîtrisée. Vive dans l’action, acérée dans les dialogues, poétique dans les passages introspectifs, elle porte une sensorialité remarquable. Certaines scènes — la révélation sur l’Obscur, l’utilisation dévoyée du Djil Obscur, les expérimentations de Némérius, la lente érosion de Lupharos — marquent profondément, tant par leur audace que par leur puissance tragique.

Et puis vient le dernier acte. Sans rien révéler, il faut saluer le courage littéraire des autrices : tous les fils narratifs trouvent leur résolution dans un final qui serre la gorge autant qu’il émerveille. Un final qui assume sa noirceur, sa lumière, ses pertes et son souffle héroïque. Un final qui rend justice à la promesse du premier tome de la saga le Halo des ombres : celle d’une saga où l’ombre et la lumière ne s’opposent pas, mais se complètent dans un équilibre fragile.

Chronique de La rédaction