Titre : Le dictionnaire du sang
Auteur : Jean-François Schved
Editeur : L’Harmattan
Genre : Sciences, culture
27 €
Ibsn : 978-2-336-45435-1
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4ème de couverture/Résumé
Si la médecine définit le sang comme un tissu liquide aux multiples fonctions, s’il est indispensable à la vie, protège l’organisme et en nourrit les cellules, il alimente aussi, depuis toujours, l’imaginaire des hommes. Le langage use de la métaphore ou du symbole qu’il peut représenter. Les religions l’ont honni ou magnifié, parfois fait couler.
Son image réelle ou fantasmée s’est glissée dans le quotidien de tout homme. Aussi le sang trouve-t-il sa place dans l’art, dans la littérature – qu’il s’agisse de romans, contes ou poésies. La peinture, l’opéra, les chansons ou le cinéma, tout autant que la gastronomie, lui ouvrent leur espace. Il fait monde.
Ce dictionnaire du sang n’est pas un dictionnaire médical mais évoque, sous forme d’articles, les multiples facettes de cet étrange fluide, exposé aux maladies, reflet tout à la fois de l’unité du vivant et de sa diversité.
La chronique de La rédaction
Il est des ouvrages qui surprennent par leur forme autant que par leur fond. Le Dictionnaire du sang, publié aux éditions L’Harmattan sous la plume érudite de Jean-François Schved, appartient à cette catégorie rare. Derrière son titre austère se cache bien plus qu’un simple lexique médical : c’est une traversée, foisonnante et passionnée, des multiples représentations du sang dans notre culture, nos croyances et notre histoire collective.
Jean-François Schved, professeur émérite en hématologie et transfusion à l’Université de Montpellier, pourrait se contenter de dresser une carte rigoureuse des connaissances scientifiques sur ce fluide vital. Il le fait, bien sûr, avec la précision du spécialiste. Mais son dictionnaire se double d’un récit, où chaque article devient le prétexte à convoquer l’art, la littérature, la musique, le folklore ou encore le cinéma. On y croise des poèmes de Baudelaire imprégnés de la teinte pourpre, les clairs-obscurs sanglants des toiles de David, les éclats rouges de Psychose d’Hitchcock ou encore l’aura inquiétante de Dracula. Le sang, sous la plume de Jean-François Schved, n’est pas seulement un liquide circulant dans nos veines : il est langage, métaphore, symbole. Il dit la vie, la mort, la filiation, la violence, le sacrifice.
De l’histoire des grandes découvertes médicales aux expressions de la langue courante – se faire un sang d’encre, avoir le sang bleu –, ce livre tisse des ponts entre la science et l’imaginaire collectif. On comprend que le sang est partout : dans les rites ancestraux, sur les champs de bataille, au cœur des tragédies shakespeariennes comme dans le cri de guerre de La Marseillaise. Chaque mot, chaque couleur, chaque goutte ouvre à Jean-François Schved un espace de narration.
Le Dictionnaire du sang est un livre que l’on parcourt autant que l’on picore, un compagnon qui se consulte avec la curiosité d’un explorateur des savoirs. Sa lecture laisse une empreinte profonde, car elle révèle que ce fluide, souvent invisible, est en réalité un miroir de nos sociétés et de nos affects. En refermant l’ouvrage, on n’observe plus une goutte de sang de la même manière. On y lit désormais l’écho des siècles et des hommes.
Chronique de La rédaction