Le chant du Baïkal de Sergueï Bonal
Genre: policier
Prix : 7,99€ ebook / 16€ broché
Résumé / synopsis
Ivan Krauss, fonctionnaire de police à Saint-Pétersbourg, en proie à la mélancolie et la dépression, est chargé d’une enquête plus que surprenante. Un corps sauvagement mutilé est retrouvé sur le lac Baïkal.
Pour élucider ce mystère, Ivan va devoir renouer avec son passé.
Chacune de ses décisions le pousse inexorablement vers une vérité qu’il tente d’enterrer depuis trop longtemps.
Une chasse aux indices commence. Tout converge vers un même point : un vieil orphelinat abandonné. Chaque seconde compte, d’autant que l’assassin laisse volontairement des traces sur ses victimes : des prénoms gravés.
Avis du chroniqueur
Une macabre mise en scène inaugure ce roman dans le silence glacial du lac Baïkal: un corps dépecé que l’assassin a pris soin de déposer là.
Yvan est flic à Saint-Pétersbourg depuis de nombreuses années, c’est sa drogue, son unique motivation dans la vie et surtout ce qui le maintient encore sur les rails. Ce matin, un homme va s’immoler devant ses yeux car la police a classé l’affaire sur le meurtre de son fils. Sans trop d’espoir, Yvan va tout de même jeter un œil au dossier. Les prémices d’une enquête longue et douloureuse pour Yvan et son nouveau coéquipier Jeremiah.
Parallèlement nous retournons quelques années en arrière avec Guenadi, au sein de cet orphelinat sombre et misérable où les enfants se sentent tous les jours un peu plus rejetés. Mais il y a aussi Igor, Alexandre et les autres, tous passés par cet orphelinat et qui se retrouvent aujourd’hui pris dans cet engrenage morbide.
Pour résoudre les crimes d’aujourd’hui, Yvan va devoir replonger dans un passé qu’il aurait voulu oublier, et replonger dans une vieille affaire de maltraitance, d’abus sexuels et de meurtres résolue des années plus tôt.
Ce livre vous plonge littéralement dans une atmosphère froide et lourde qui illustre particulièrement bien la Russie. L’ambiance est parfaitement retranscrite, sombre, accentuée par ces caractères rugueux, ces personnages malmenés par la vie.
Quand à l’orphelinat, on y suit avec sidération les sévices que ces enfants y vivent au quotidien. Abandonnés par leur famille, ils ne trouveront pas une once d’amour dans ce lieu de vie pourtant censé être une nouvelle chance pour eux.
L’auteur, tout comme l’un de ses protagonistes, a vécu les six premières années de sa vie en orphelinat avant d’être adopté et de venir vivre dans le Cantal. J’ose espérer que la part de fiction dépasse la partie inspirée de sa propre expérience !
Certains éléments se devineront assez vite, mais pourtant il nous faudra aller jusqu’au bout de ce roman glaçant pour en comprendre toute la complexité et les liens entre tous les fils de l’histoire.
L’intrigue est particulièrement sombre et nous plonge dans la perversité la plus immonde infligée à des enfants sans défense, des orphelins que personne ne viendra sauver.
J’avoue que j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman aux multiples ramifications. L’auteur nous entraîne dans cette histoire mêlant passé et présent aux côtés d’une multitude de personnages. Nul détail n’est de trop pour comprendre les enjeux de cette intrigue et l’auteur a fait un gros travail sur la psychologie de ses personnages. Nous suivons ces destins variés où certains ont réussi à mettre derrière eux les horreurs vécues alors que d’autres en portent encore les stigmates. Mais pour tous, le passé finit toujours par les rattraper.
Ce livre fait sans contexte partie de mes plus belles découvertes de 2021. Amateurs de polars, n’hésitez pas une seconde et procurez vous cette pépite
Chronique de Aurore au pays des livres : Lien vers son blog ou Facebook