Titre : Ellas. Trois légendes espagnoles
Auteur : J. María de la Selva
Editeur : Éditions du Drapeau blanc
Genre : Littérature historique
15 € €
Ibsn : 9791093228549
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4ème de couverture/Résumé
« Maella », « Torroella » et « Paella » : ces trois nouvelles historiques et légendaires vous invitent à un voyage prodigieux dans le temps et l’espace, dans le nord-est de la péninsule Ibérique.
Aragon, Catalogne et Valence sont à l’honneur, dans les atmosphères si propres au moyen âge et au XIXe siècle de ces contrées héroïques et fascinantes.
Dépaysement et émotion garantis, dans un style riche et coloré comme le soleil et les panoramas d’outre-Pyrénées.
La chronique de Clara Valmont
À la frontière entre roman historique et littérature fantastique, « Ellas. Trois légendes espagnoles », de J. María de la Selva, met en scène trois héroïnes fascinantes. Publié fin 2024, ce recueil de nouvelles invite à plonger, à travers des légendes peu connues, dans une culture espagnole chaleureuse et fascinante. L’auteur, grâce à une plume délicate, donne vie à des types psychologiques qui transcendent le temps et voyagent jusqu’à nous.
Le livre se compose de trois récits légendaires mettant en lumière le nord-est de la péninsule Ibérique : la Catalogne, l’Aragon et le Levant. Chaque nouvelle présente une héroïne séduisante, une figure féminine qui incarne la beauté et la grâce, mais aussi le courage et la détermination. Les intrigues se déploient autour de ces personnages féminins d’exception, tantôt redoublant d’activité, tantôt dominant l’argument de plus loin.
Dans « Torroella », en guise d’ouverture, l’auteur plante un décor tout médiéval et féodal, au pied des Pyrénées et au bord de la Méditerranée. La parole donnée et la foi jurée y sont portées aux nues. Entre différents devoirs, lequel doit primer ? La promesse d’un amour humain, l’obéissance au suzerain, le respect filial dû à la parenté ? Des dilemmes cornéliens attendent les deux protagonistes principaux d’une histoire se déroulant dans un contexte de lutte entre pouvoir seigneurial et royal.
Le deuxième récit, « Maella », s’intéresse à la notion de sacrifice domptant et surnaturalisant l’amour. J. María de la Selva décrit une humble bourgade de la Frange d’Aragon à la fin du Moyen Âge. Un seigneur infatué y fait régner la terreur. La rébellion contre le tyran est-elle permise ? Si oui, comment la faire aboutir ? La grâce féminine, à la vertu assurée, triomphe de tous les obstacles, d’une manière qu’aucun homme n’aurait pu deviner.
Enfin, la troisième légende, plus proche de nous, « Paella », évoque un plat valencien bien connu de tous, à base de riz et de safran… Mais son origine est moins connue : des deux légendes existantes, cette nouvelle reprend celle du XIXe siècle, plaçant la scène au cours de la guerre d’Indépendance espagnole contre les armées napoléoniennes. Du général français ou de l’humble cuisinière valencienne, qui triomphera de son adversaire, dans une joute sans autres armes qu’une poêle, un couteau et une fourchette ?
J. María de la Selva déploie un style poétique et baroque qui parvient à transporter le lecteur au cœur des paysages catalans, aragonais et valenciens, qu’ils soient réels ou fantasmé. Les descriptions, riches en détails et en émotions, produisent une atmosphère immersive. Le lecteur est invité à se perdre dans des images et scènes quasi théâtrales où les couleurs, les sons, les saveurs et les senteurs prennent vie sous l’expression des mots.
Les dialogues adoptent volontiers la gravité du tragique. Ils confèrent une appréciable profondeur psychologique aux personnages. Leurs luttes et leurs triomphes en deviennent d’autant plus touchants et intemporels. María de la Selva s’ingénie à établir un lien étroit entre le lecteur et ses héroïnes, ce qui n’est pas pour déplaire.
« Ellas. Trois légendes espagnoles » s’inscrit à la frontière de plusieurs genres littéraires. Ce recueil est une invitation à explorer des richesses méconnues de la civilisation ibérique et à célébrer la puissance des femmes, même quand elles appartiennent aux classes sociales les plus modestes. À travers ces nouvelles intemporelles, J. María de la Selva offre un voyage dépaysant dans des contrées à la fois réelles et irréelles.
Ce livre, qui ne laissera pas indifférent, attisera sans aucun doute le désir de découvrir les autres légendes grandioses que l’Espagne peut offrir.
Chronique de Clara Valmont