Titre : C’était juste une blague
Auteur : Caroline Peiffer
Editeur : Beta publisher – Collection A sexe égal
Genre : Roman
16 €
Ibsn : 9782383920434
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4ème de couverture/Résumé
Ce matin, Manon s’est suicidée… Qu’est-ce qui a pu pousser cette adolescente à cette extrémité ? C’est la question que se pose tout le monde : ses parents, son frère, ses camarades… Des rumeurs de harcèlement et de cyberharcèlement commencent à apparaitre, mais comment le prouver ? Comment trouver un coupable quand tout le monde l’est ? Ce récit, écrit du point de vue de ceux qui restent , pose la question des responsabilités face au harcèlement et au cyberharcèlement.
La chronique de La rédaction
Caroline Peiffer, avec son roman C’était juste une blague, s’attaque à un sujet brûlant d’actualité : le cyberharcèlement. À travers le parcours de Manon, une adolescente victime de harcèlement en ligne, elle dépeint avec une grande justesse la fragilité de l’adolescence et la cruauté que peut générer la pression sociale, exacerbée par la viralité des réseaux sociaux. Publié chez Beta Publisher en 2024, ce livre s’inscrit dans une lignée de romans engagés, portés par une plume sensible et un regard acéré sur la société.
Dès les premières pages, Caroline Peiffer nous plonge dans le quotidien bouleversé de Manon, une jeune fille timide qui, cherchant à échapper au harcèlement subi dans son ancien lycée, tente de se reconstruire. Mais ses efforts sont rapidement anéantis par une vague de moqueries, de vidéos humiliantes et de commentaires cruels, diffusés sur les réseaux sociaux par ses camarades de classe. L’auteure explore ici la frontière floue entre plaisanterie et harcèlement, montrant comment les « blagues » et les « défis » entre adolescents, souvent perçus comme inoffensifs, peuvent rapidement dégénérer et laisser des marques indélébiles.
Caroline Peiffer maîtrise parfaitement l’art de décrire le poids des mots, l’effet de groupe et la banalisation des actes de violence en ligne. Ses personnages, bien campés, évoluent dans un cadre réaliste et familier pour les lecteurs : celui des réseaux sociaux et de l’école, où la pression pour « être populaire » et la peur du rejet dictent souvent les comportements. Les dialogues percutants et les situations ordinaires, mais intensément dramatiques, contribuent à la véracité du récit. Manon, dans sa vulnérabilité, devient un personnage attachant et tragique, tandis que ses camarades, tantôt bourreaux tantôt complices silencieux, illustrent les nuances de la responsabilité partagée dans ce type de drame.
Le style de Caroline Peiffer se distingue par sa sobriété et son efficacité. Sans tomber dans le pathos, elle parvient à capturer l’essence de l’adolescence, avec ses élans d’insouciance et ses fêlures profondes. La narration, empreinte d’une tension palpable, nous entraîne dans une montée dramatique où chaque acte et chaque mot semblent précipiter le personnage vers un destin inéluctable. Les réseaux sociaux sont ici dépeints non pas seulement comme un outil de communication, mais comme un amplificateur des comportements et des émotions, où chaque « like » et chaque commentaire accentuent la douleur de Manon.
C’était juste une blague s’inscrit dans une lignée de romans contemporains qui tentent de faire la lumière sur les dérives de la société moderne, tout en abordant des sujets psychologiques et sociaux qui résonnent profondément avec les jeunes générations. En cela, le roman de Caroline Peiffer remplit pleinement sa mission de sensibilisation. Il ne se contente pas de raconter une histoire, mais incite à la réflexion et pose des questions sur la responsabilité collective face au harcèlement.
En somme, Caroline Peiffer nous livre une œuvre poignante et nécessaire, qui aborde avec subtilité et acuité un sujet difficile. C’était juste une blague est un roman à la fois touchant et troublant, qui saura captiver autant les jeunes lecteurs que les adultes, en les invitant à s’interroger sur leurs propres comportements et sur l’importance de lutter contre la banalisation de la violence en ligne.
Chronique de La rédaction
