Depuis le 30 septembre 2024, une grève sans précédent secoue Editis, l’un des plus grands groupes d’édition en France. La paralysie de l’entrepôt de Tigery, où sont stockés des centaines de milliers de livres, entraîne des répercussions considérables pour le secteur de la distribution littéraire. Cet événement a laissé de nombreux ouvrages, dont les derniers titres de Michel Bussi et Riad Sattouf, immobilisés. Cette situation pose de sérieux enjeux pour l’ensemble de la chaîne du livre.
Un mouvement de grève aux répercussions considérables
Le préavis de grève, déposé par le syndicat Force ouvrière, a été déclenché suite à des revendications portant sur plusieurs aspects cruciaux pour les salariés : l’ouverture de négociations autour de la prime PPV, la répartition équitable de la participation, et une révision des calculs d’intéressement. Malgré les demandes répétées, la direction d’Editis est restée silencieuse, ce qui a amplifié la frustration des employés. Les palettes de livres, prêtes à être expédiées, s’accumulent désormais dans les entrepôts sans aucune possibilité de distribution.
Les ouvrages de best-sellers pris en otage
Parmi les ouvrages touchés, on retrouve deux best-sellers très attendus : Moi Fadi, le frère volé de Riad Sattouf et Les assassins de l’aube de Michel Bussi. Ces titres devaient être des points forts des ventes de cette fin d’année, mais leur distribution est désormais compromise. Bien que des précautions aient été prises, certains exemplaires de la bande dessinée de Riad Sattouf ont été expédiés avant la grève, car publiés sous un label indépendant.
Un recours à des méthodes controversées
Malgré l’ampleur du blocage, Editis semble avoir pris des mesures jugées illégales par les grévistes. En effet, des intérimaires auraient été employés pour remplacer les grévistes, une pratique interdite en cas de conflit social. Cette démarche a provoqué une montée en tension parmi les salariés, renforçant leur détermination à maintenir le mouvement de grève.
Vers une prolongation du mouvement
La situation est loin d’être résolue. Les employés ont d’ores et déjà annoncé la reconduction de la grève pour le 1er octobre, avec une participation nationale prévue. La mobilisation pourrait ainsi causer d’importants retards dans la distribution des livres à paraître début octobre, affectant considérablement les ventes et la logistique des librairies.
Un impact profond sur la chaîne du livre
La grève chez Editis soulève des questions sur les relations entre direction et employés au sein de grands groupes éditoriaux. Elle met également en lumière la dépendance de l’industrie du livre vis-à-vis de la distribution. Le blocage actuel ne se limite pas à l’entrepôt de Tigery, mais pourrait affecter l’ensemble de la chaîne, des éditeurs aux librairies, en passant par les lecteurs.
Un tournant dans le secteur de l’édition
Cette grève, si elle se poursuit, pourrait marquer un tournant dans le secteur de l’édition et de la distribution du livre en France. Les négociations entre les salariés et la direction d’Editis sont désormais cruciales pour débloquer cette situation et éviter une paralysie prolongée du marché littéraire. Le temps presse pour une résolution, alors que des milliers de livres restent à quai, et que le marché s’apprête à accueillir les nouveautés de l’automne.