Donne-moi ton cœur, que j’écrase mon mégot, Tony Campeotto, 2021
Genre : Roman
Prix : 15€ en broché, 2,99€ en e-book
Maison d’auto-édition : Youstory
Résumé / synopsis
Des clopes, de l’amour, de la solitude.
Un jeune homme qui part en vrille dans un monde fou.
Constant est un jeune homme solitaire qui déteste l’humain, la société, sa ville ; le monde entier. Ses pensées misanthropes et paranoïaques le plongent dans une sorte de monde interne anxiogène très sombre. Il se complaît étrangement dans sa routine destructrice, sorte d’anesthésie faite de clopes, d’alcool et autres vices. Un jour, subitement, il tombe amoureux d’une femme nommée Claire. Les effets provoqués par ce sentiment nouveau le feront vriller.
Avis du chroniqueur sur Donne-moi ton cœur, que j’écrase mon mégot
Un portrait sombre du monde moderne
Tombée dessus, par hasard, par le biais d’une publication Instagram, ce premier roman du jeune auteur Tony Campeotto m’a dès les premiers mots envoûté. C’est en adoptant la première personne du singulier, que l’auteur parvient à nous immerger dans la bulle de Constant, le personnage principal, au profil particulièrement atypique. En effet, il n’aime pas l’être humain et ne correspond pas aux codes sociaux établis par une société qu’il perçoit comme malade. Pour supporter la vie, il fume et boit, c’est sa manière à lui d’apaiser ses pensées, son état mental. Un jour il rencontre Claire, et tombe amoureux d’elle. Cet amour devient toxique pour lui, comme un poison, et il succombe à une forme de folie.
J’ai trouvé ce roman très percutant par tous les aspects de la réalité d’aujourd’hui qu’il évoque, aspects qui se rapportent notamment aux adolescents qui doivent vivre et grandir dans un monde anxiogène. L’amour est ici représenté comme nocif, comme quelque chose qui fait mal et pas comme quelque chose qui rend heureux. C’est une force transcendante qui va détruire Constant. Dès le début, il vit dans une douleur perpétuelle qui ne fait que s’accentuer tout au long du roman. Celle-ci va le conduire à des états de folies similaires à son environnement qui semble être la cause de sa santé mental.
L’auteur a une plume fascinante, souvent poétique, qui donne aux réflexions de Constant une beauté philosophique captivante. De plus, il utilise de sublimes et intéressantes métaphores au sujet de la vie.
Dès le titre, l’œuvre illustre des références modernes puisqu’il s’agit d’une phrase tirée du premier couplet de « Tricheur » appartenant à l’album Les étoiles vagabondes de Nekfeu, en collaboration avec Damso sur ce morceau.
« Je dois mettre de la glace sur l’hématome. Il me faut maquiller la vie, la vie est laide. Il me faut l’embellir, sinon la quitter. Et je ne veux pas la quitter. Pas tout de suite, pas maintenant, non. Donc je la maquille, c’est la seule solution. »
« La cassure lumineuse qu’a provoqué ce souvenir, dans le ciel déjà orageux de mon cœur, est restée gravée sur ma rétine. »
« Putain, je me sens seul. La démence me fait vriller je crois. Je n’entends plus mes mots, les pensées fusent à nouveau, incontrôlables. »
Chronique de Mathilde Dobert : Instagram.