A l’occasion de la sortie prochaine de son nouveau livre « L’hôtel des Deux Vallées » en mars 2021, Sandrine Biyi nous a accordé un entretien exclusif.
–Présentation de l’auteur Sandrine Biyi
Je suis infirmière de métier premier. Suite à un épuisement professionnel j’ai commencé à écrire. J’avais tout de même un bagage littéraire avec des études universitaires. L’écriture est un exutoire, elle m’a guérie peu à peu et j’ai pu reprendre petitement tout de même mon métier premier. Le premier tome de la saga médiévale La Dame de La Sauve est sorti en 2011. Rééditée en 2016, cette saga compte aujourd’hui 7 Tomes. J’ai également écrit sur les Cathares en Aquitaine, et sur les Sorcières en Périgord . Le Moyen- âge, enfin les XI XII et début XIII siècle sont ma période de prédilection.
Quel est votre nouveau livre?
Avec ce nouveau roman, L’hôtel des Deux Vallées qui sort fin Mars, je fais une incursion dans les Pyrénées durant la seconde guerre mondiale en mettant à l’honneur, les passeurs pour les évadés d’alors. Cela se passe dans la vallée d’Ossau au col du Pourtalet qui fut le théâtre de bien des passages en 40 et 44. Au-delà de la dimension dramatique, c’est le témoignage d’un vieux monsieur aujourd’hui âgé de 16 ans à l’époque qui m’a inspiré ce roman, la vie dans les montagnes, les lieux toujours existants. On découvre ce qui c’est passé à l’époque, alors que des centaines de personnes fuyaient le nazisme, passaient en Espagne, lieux de tous les dangers également car sous Franco, pour rejoindre le Maroc et s’embarquer vers Londres rejoindre le général de Gaulle. Quelle épopée!!
Comment avez-vous eu l’idée de ce dernier roman?
Depuis quelques années, je voulais écrire sur les passeurs des Pyrénées. Je savais, à peu près, qui ils étaient mais il me manquait des bouts d’histoire. Les conditions de vie, les routes, les chemins, etc. Monsieur Haure m’a tout raconté, a répondu sans ambages à mes questions, parfois saugrenues ou indélicates.
Quand il a terminé l’entretien, j’étais ébranlée. Je lui ai demandé pourquoi il avait fait ça ?
Il m’a répondu simplement qu’il avait fait ce qu’il avait à faire. C’est tout.
Qu’il en soit remercié.
Cette phrase a trotté dans ma tête durant toute l’écriture du livre.
Faire ce que l’on a à faire.
Lorsque je fais une randonnée dans ces belles montagnes, dans ces puissantes montagnes, avec mes chaussures dernier cri, mon sac à dos et ma doudoune d’une marque de sport bien connue, j’imagine souvent ces hommes passant pour l’Espagne.
Les randonnées sont difficiles, alors que je suis bien équipée. C’est là que j’imagine ce qu’il en fut pour eux.
Terrible caminada.
Quel message pour les futurs lecteurs?
Celui de ne jamais oublier ce que donne la haine de l’autre. Penser, toujours au sacrifice de celles et ceux qui ont combattu le nazisme, le racisme, l’antisémitisme. S’ il y a un message, c’est celui-là.
Quels sont les passages du livre que je préfère?
J’en ai beaucoup! Sans faire preuve d’un orgueil démesuré. J’aime l’histoire et la vie de cette famille qui ressemble à la mienne, dans la campagne. J’aime la montagne, la Nature sublime que je décris, du moins que j’essaie de décrire au mieux. J’aime aussi quand Miguel cueille des iris sauvages pour Mady… Quand Christian joue de l’orgue à le messe de Noël, quand Françoise boit son café dans la belle cuisine face au pic du midi d’Ossau, quand Tante Augustine fait sa garbure.
Une anecdote?
La rencontre avec monsieur Haure, le dernier passeur. Ce fut un moment très intense en émotion avec la certitude de rencontrer un Juste. Il a répondu sans ambages à toutes mes questions parfois, souvent, bien indiscrètes. J’ai voulu que son témoignage, ses mots soient dans le livre. Chapeau monsieur.