Exuvies suivi de Bêtes d’augures de Tristan Felix

Titre : Exuvies suivi de Bêtes d’augures
Auteur : Tristan Felix
Editeur : PhB éditions
Genre : Poésie
12 €
Ibsn : 978-2-9593901-3-5
Commander : Cliquez ici

4ème de couverture/Résumé

L’exuvie est l’enveloppe que le corps de l’animal a quittée lors de la mue ou de la métamorphose et qui laisse place à une nouvelle cuticule déjà prête en dessous de la précédente. Elle permet la croissance de l’animal et a une fonction de détoxication de l’organisme. Les bêtes d’augures peuvent témoigner.

La chronique de P. Blondeau

L’œuvre de Tristan Felix est riche déjà d’une bonne trentaine de titres où voisinent poèmes en vers et en prose, dessins et photographies, récits et textes plus inclassables. On pourra lire par exemple, chez le même éditeur, “Tangor”, recueil inspiré par l’univers du Tango. Ici, comme le disent les titres, , le livre a à voir avec le règne animal. Mais que les amateurs de douceurs animalières ne s’y trompent pas : même si le goût et l’amitié pour les bêtes ne font pas de doute c’est de fantômes animaux – rarement nommés du reste – qu’il s’agit bien plutôt. Car on est ici dans une forme de magie, qui traverse toute l’œuvre de Tristan Felix, qui témoigne de sa dette assumée envers le surréalisme et qui rappelle aussi son travail de marionnettiste – souvent construit à partir de squelettes d’animaux – ou encore ses photographies à l’affût des traces laissées par les cadavres, les lichens, les pierres marquées par le temps.
Les poèmes sont courts, jamais démonstratifs, nés peut-être d’une vision surprise dans quelque grange, quelque intérieur vieillot, quelque campagne mystérieuse ou encore dans l’étrange passage d’un cirque hors du temps. Parfois s’esquisse un paysage, un bout d’histoire, mais toujours comme en suspens.

l’oiseau de suie frotte son ange
bien au-dessus du trou
les pattes emmêlées

il psalmodie l’heure à l’envers

des rais de poussière noire rongent le jour
le paysage est à son comble
tout déchirer

La poésie de Tristan Felix n’est sans doute pas une poésie facile ; ce n’est pas non plus une poésie absconse. Les mots s’affolent un peu dans le télescopage des images mais ils nous interrogent, nous étonnent, nous secouent parfois.

se pourrait-il que les crapauds songent
à notre place ?

l’étang macère un chant du bout des herbes
un chant pur

plus qu’insensé
plus qu’un baiser

les cervelles des crapauds sont en cristal
on y voit au travers

Une œuvre à découvrir pour les amateurs de poésie hors-normes.

Et pour en savoir plus : https://www.tristanfelix.fr/

Chronique de P. Blondeau

Exit mobile version