Danemark : la TVA supprimée sur les livres pour rendre la lecture accessible à tous

Le Danemark vient d’annoncer une réforme historique : la suppression totale de la TVA sur les livres. Jusqu’ici fixé à 25 %, le taux le plus élevé d’Europe, cet impôt faisait grimper les prix et freinait l’accès à la lecture. Désormais, avec une TVA à 0 %, libraires, éditeurs et lecteurs saluent une victoire culturelle et démocratique.

Une décision pour démocratiser la lecture

Cette mesure, annoncée le 20 août 2025 par le ministre de la Culture Jakob Engel-Schmidt, sera inscrite dans le projet de loi de finances. Elle représente un coût annuel estimé à 330 millions de couronnes pour l’État, mais l’objectif est clair : lutter contre la « crise de la lecture » en rendant les livres plus abordables.

Le gouvernement entend ainsi soutenir la diffusion du savoir, renforcer la culture du livre et encourager les jeunes générations à renouer avec la lecture. Les résultats des enquêtes PIRLS et PISA, qui pointent une baisse du niveau de lecture des enfants danois, ont largement motivé cette réforme.

Une mobilisation culturelle et politique

Cette victoire est le fruit d’une mobilisation citoyenne et professionnelle. Depuis mars 2025, une proposition citoyenne (« borgerforslag ») réclamait la suppression de la TVA. Écrivains, éditeurs et libraires se sont unis pour dénoncer une taxe jugée contre-productive. Les sondages montraient qu’une baisse de prix de 20 % aurait convaincu près d’un quart des Danois, et 41 % des 18-29 ans, d’acheter davantage de livres.

Le parti Venstre et le ministère de la Culture ont finalement apporté leur soutien, transformant cette demande citoyenne en décision gouvernementale.

Une réforme suivie de près

Si la suppression de la TVA réjouit les acteurs du secteur, le gouvernement reste vigilant. Jakob Engel-Schmidt a prévenu : il s’assurera que les éditeurs et distributeurs répercutent bien la baisse de la taxe sur les prix de vente, et que les lecteurs en soient les premiers bénéficiaires.

Cette vigilance répond à une inquiétude : que l’avantage fiscal serve à augmenter les marges plutôt qu’à démocratiser la lecture.

Une inspiration pour l’Europe entière

La Fédération des éditeurs européens (FEP) a salué cette décision, rappelant que seuls l’Irlande et la Tchéquie appliquaient jusqu’ici un taux zéro. Pour Christine Bødtcher-Hansen, directrice de Danske Forlag, « c’est une décision historique qui replace la lecture au cœur de la société ».

En rejoignant les pays les plus favorables aux lecteurs, le Danemark envoie un signal fort à toute l’Europe : le livre ne doit pas être un luxe, mais un bien culturel essentiel, accessible à tous.

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